Le syndrome d’hypersensibilité à l’allopurinol (SHA) : Ce qu’il faut savoir
Le syndrome d’hypersensibilité à l’allopurinol (SHA) est une réaction médicamenteuse sévère qui peut mettre en danger la vie du patient. Voici les principales informations à retenir sur cette condition :
- Le syndrome d’hypersensibilité à l’allopurinol est une réaction grave
Le SHA inclut des manifestations telles que le syndrome de Stevens-Johnson, la nécrolyse épidermique toxique et la réaction médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques. Il touche environ 1 patient sur 1000 traités par allopurinol, avec un taux de mortalité allant de 20% à 25%. Les symptômes incluent une éruption cutanée, des lésions rénales, des atteintes hépatiques et une éosinophilie. La réaction se produit généralement dans les 8 à 9 semaines suivant l’exposition au médicament. - Le dépistage du gène HLA-B*58:01 est recommandé dans les populations à risque
Les porteurs du gène HLA-B*58:01 ont un risque presque de développer un SHA. Les populations à haut risque incluent les personnes d’origine chinoise Han, coréenne et thaïlandaise. Le test pour ce gène est disponible au Canada, et un résultat négatif réduit fortement le risque de SHA. - Les maladies rénales chroniques et cardiovasculaires augmentent le risque
Les patients souffrant de maladies rénales chroniques et de maladies cardiovasculaires ont un risque 11 fois plus élevé d’être hospitalisés pour SHA, surtout s’ils prennent des doses élevées d’allopurinol (>100 mg/jour). - Commencer avec une faible dose d’allopurinol et augmenter progressivement peut réduire le risque
Bien que la relation entre la dose d’entretien et le risque de SHA soit controversée, il est recommandé de commencer avec une faible dose d’allopurinol (≤100 mg/jour) et encore moins (≤50 mg/jour) chez les patients atteints de maladies rénales chroniques avancées. - Le traitement du SHA consiste à arrêter l’allopurinol et à administrer des soins de soutien
Les corticostéroïdes systémiques et les thérapies immunomodulatrices peuvent être utiles, en fonction du type de réaction présentée (syndrome de Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique toxique, etc.). Les patients ayant développé un SHA ne doivent pas être réexposés à l’allopurinol, mais d’autres traitements, comme le fébuxostat, peuvent être envisagés.
Références :
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